A deux kilomètres du centre-ville de Metz, Saint-Julien-les-Metz compose un kaléidoscope de quartiers bien distincts manquant parfois de liant. Les petits chemins parfois oubliés qui strient la commune peuvent jouer le rôle d’une trame fédératrice pour raviver l’identité bien marquée du village.
Certains habitués de la route départementale 3 ne voient de Saint-Julien qu’une longue pente qui sinue de la sortie de Metz à la route de Bouzonville. D’autres ne connaissent de la commune que la zone de loisirs dominée par le multiplexe de Kinépolis. Les randonneurs évoqueront son fort, les pêcheurs, ses excellents spots à brochets. Les urbanistes, enfin, décriront Saint-Julien comme une vitrine largement ouverte vers les plus beaux panoramas messins. De fait, la commune de 3 421 habitants traversée par trois départementales, édifiée sur trois niveaux et comptant au moins au moins quatre entrées constitue un kaléidoscope de paysages, de zones et de quartiers à l’identité bien affirmée.
Une reconversion spectaculaire
L’accès le plus usité à Saint-Julien-Les Metz passe relie le boulevard de Trèves, à Metz, au quartier de la Tannerie. Le boulevard et la friche ont l’un et l’autre été reconvertis par le promoteur et développeur julianais Manulor. Restés vacants durant trente ans, les anciens ateliers de traitement de cuir fermés dans les années 60 s’étaient transformés en sinistre verrue urbaine. Le chantier lancé en 1996 a converti le site en 15.000 mètres carrés bâtiments attractifs et colorés. La Poste, plusieurs banques et une pléthore de cabinets médicaux et de commerce s’y sont installés. Ilôt moderne dans un quartier typique des années 30, la Tannerie s’est muée en centre d’affaires métropolitain. En bordure de Moselle, Manulor développe également la zone de loisirs de Kinépolis, première zone de loisirs de l’agglomération messine, qui s’est progressivement enrichie d’une demi-douzaine de restaurants et de salles de jeux et pourrait accueillir un hôtel.
Au long de la départementale 1, Saint-Julien offre l’aspect d’un vieux village endormi.
Nous comptons recréer de l’animation en cœur de village en faisant de la rue Georges Herman, où vivent de nombreux habitants, une rue partagée ouverte aux circulations lentes.
Franck Osswald, le nouveau maire de la commune
Au niveau du plateau, les abords du terrain de sport, des archives départementales et du Sdis constituent l’une des dernières réserves foncières communales. A 256 mètres d’altitude, le château de Grimont offre un exemple de reconversion spectaculaire. Le bailleur LogiEst a édifié vingt logements passifs dans les ruines de l’ancienne résidence des ducs de Grimont bâtie au XIIIème siècle. L’édifice offre de surcroît une vue imprenable sur le plateau lorrain et la vallée de la Moselle.
A mi-hauteur de la commune, les secteurs pavillonnaires de Vallières et Bellevue qui jouxtent le quartier messin de Bellecroix présentent l’habitat dense des quartiers populaires des années 70. Entre les Hauts de Vallières et la colline de Bellecroix, le paysage redevient verdoyant. Les contreforts classés de la forêt de Bellecroix abrite une précieuse population de chauves-souris, dont des pipistrelles particulièrement protégées. C’est également le cas du fort de Saint-Julien, commencé par Napoléon III en 1967 et terminé par l’occupant allemand, qui constitue aujourd’hui une propriété privée.
Une forte pression foncière
La commune connait une forte pression foncière immobilière. Il faudra empêcher le déboisement et éviter le bétonnage, car Saint-Julien constitue l’un des poumons vert de l’agglomération messine.
Franck Osswald
Entre une trame végétale dessinée par les espaces agricoles, les forêts et les coulées vertes urbaines et la trame bleue offerte par les rives de la Moselle et le ruisseau de Vallières, la nouvelle municipalité se propose de relancer une mobilité douce, voire sportive. La course pédestre Saint-Juliennoise, qui se déroulait traditionnellement début octobre, s’est interrompue en 2013. Elle pourrait faire son retour sous forme de trail jouant des dénivelés à flancs de coteaux. Mais il faudra au préalable rouvrir et entretenir les petits chemins donc certains remontent à la lointaine époque des vignobles romains.
Les nouvelles générations de la commune méconnaissent son histoire. Saint-Julien risque de devenir une ville dortoir si on n’y impulse pas d’animation et de lien social.
Un membre de la nouvelle équipe municipale
Brûlé en 1324 lors d’une guerre seigneuriale, éprouvé par le siège de Metz en 1444, détruit par le duc de Guise en en 1552 lors du siège de Charles Quint, le village a même été déplacé en 1731 et reconstruit sur la pente de Bellecroix deux ans plus tard. Les bombardements de la Deuxième Guerre mondiale ne l’ont pas épargné : même l’église a dû être reconstruite en 1968. Sa pérennité et son extension témoignent d’une belle vitalité que des petits chemins sauraient entretenir.
La maison à colombage : des bals au crève-cœur
En 2017, les premiers travaux de démolition de la maison à colombage de Saint-Julien-les-Metz ont navré une bonne partie de l’agglomération. La belle bâtisse centenaire surmontée d’une tourelle constituait un vestige festif de l’Annexion. L’ancienne cantine s’était transformée en dancing et en bowling. Fermé, puis squatté, l’établissement a été racheté par un promoteur vosgien qui a invoqué sa fragilité pour engager sa démolition, qui laisse aujourd’hui un trou béant en entrée de ville.
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Existe-il un plan des sentiers réhabilités en chemins de promenade de Saint JULIEN? si oui, ou se le procurer. merci de me répondre.
Monsieur LAPOIRIE André guide de rando santé au CTL de Metz . Cordialement.