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Recherche : la Moselle s’inquiète pour Métafensch

Instauré il y a dix ans, le centre de recherche sur les métaux et les circuits courts industriels est confronté à des difficultés financières.

En 2013, l’annonce par François Hollande de la création de Métafensch, plateforme mi-publique mi-privée consacrée au recyclage des métaux et aux circuits courts industriels, avait été vécue comme un baume sur le souvenir cuisant du conflit d’ArcelorMittal à Florange (Moselle). Dix ans plus tard, l’équipement, implanté dans la grande halle du haut-fourneau U4 d’Uckange, a fait la preuve de sa performance technologique mais son modèle économique est incertain.

Désormais rattaché à l’institut de recherche technologique (IRT-M2P) de Metz, le site, qui emploie une dizaine de chercheurs, accumule les déboires. Les crédits de 20 millions d’euros dont il a bénéficié au titre du Programme d’investissement d’avenir s’achèvent. La crise sanitaire l’a coupé de ses clients et le redémarrage des équipements s’est avéré difficile. Il présente trois exercices déficitaires consécutifs, les pertes cumulées restant en deçà du million d’euros. En mars dernier, un accident mortel survenu en 2019 lui a aussi valu une condamnation.

« Une faute »

Pourtant, les responsables de la plateforme veulent croire à un rebond. « Si nous n’avons plus Métafensch, la zone technologique de l’U4 perdrait de sa crédibilité. A l’heure où la réindustrialisation, la souveraineté et les circuits courts sont devenus des sujets cruciaux, laisser ce centre de recherche à la merci de la loi du marché constituerait une faute », plaide Rémy Dick, le maire LR de Florange et vice-président du conseil départemental de la Moselle.

L’équipement de Métafensch, qui a mobilisé 12 millions d’euros, teste à l’échelle semi-industrielle des matériaux innovants et des procédés plus respectueux de l’environnement. Ses fours à induction et à fusion, couplés à une tour d’atomisation, ont permis de valider des procédés de fabrication additive de composantes à usage aéronautique et médical. Safran , Erasteel et Aubert & Duval ont utilisé la plateforme pour structurer le recyclage du titane. D’autres clients dont Vallourec ou Ascométal y envisagent des projets collaboratifs.


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Pascale Braun

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