Inauguré fin 2019, le Royal Hamilius regroupe les premières implantations des Galeries Lafayette, de la Fnac et de Decathlon au Grand-Duché. Les crises successives ont ralenti son essor.
« Avec les Galeries Lafayette, l’art de vivre à la française à Luxembourg », proclame le centre commercial Royal Hamilius sur son site Internet. En décembre 2019, l’inauguration du grand magasin sur six étages et 6.500 m2 a fait sensation à Luxembourg ville.
La galerie marchande a rapidement ajouté à la liste de ses enseignes la Fnac, puis le supermarché du groupe belge Delhaize. Début 2020, Decathlon y a étrenné son concept « City », un magasin de quartier installé sur une petite surface.
Mais le bilan, trois ans après l’ouverture, n’est pas très glorieux. La mécanique s’est grippée dans un contexte difficile, Covid-19, guerre en Ukraine, flambée des prix, difficultés d’approvisionnement des enseignes, désamour pour la fast fashion, entraînant des renégociations de baux et des départs d’enseignes.
Le Luxembourg, où le niveau de vie est plus élevé qu’en France – et les prix en magasins plus importants -, attire peu les clients français, surtout en période d’inflation. C’est côté français que le trafic explose. Aujourd’hui, le Royal Hamilius regroupe seulement sept enseignes sur 14.000 m2 et compte huit cellules supplémentaires sur 2.000 m2. Deux baux seraient en cours de signature.
Nous n’avons pas eu beaucoup de chance lors du démarrage, mais, depuis juillet, les chiffres remontent et nous restons confiant. Le projet constitue une occasion unique de redévelopper le commerce à Luxembourg Centre.
Romain Muller, codirigeant de Firce Capital, le gestionnaire du centre
Travailleurs frontaliers
Un dossier dont les débuts furent compliqués, avec des oppositions locales fortes. L’appel d’offres international lancé en 2008 interdisait l’implantation d’enseignes déjà présentes au coeur de ville de Luxembourg. Le promoteur belge Codic avait dû constituer une offre sur mesure pour séduire une zone de chalandise englobant Metz, les villes allemandes Trèves et Sarrebruck ou la belge Arlon.
Certains commerçants messins craignaient qu’une partie des 110.000 travailleurs frontaliers lorrains ne fassent désormais leurs emplettes sur leur lieu de travail.
Nous n’avons rien constaté de tel et la balance reste en faveur du commerce mosellan, notamment grâce au dynamisme commercial de Thionville.
Fabrice Genter, président de la Chambre de commerce et d'industrie de la Moselle
Proche de la frontière, Thionville a, en quelques mois, réduit de moitié sa vacance commerciale et s’érige désormais en nouvelle place forte du commerce transfrontalier.
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