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Une station d’épuration sans rivale à Sarreguemines

La communauté d’agglomération a mis en service l’une des stations d’épuration les plus performantes du Grand Est.

station d'épuration SarregueminesQuatre ans ont été nécessaires pour ­reconstruire, sous la maîtrise d’oeuvre de la direction départementale de l’agriculture et de la forêt, une nouvelle station d’épuration à Sarreguemines (Moselle) sur le site de l’ancien équipement. En 2000, la communauté d’agglomération Sarreguemines confluences (CASC) et le syndicat d’assainissement sarrois Entsorgungsverband Saar (EVS) ont ­retenu la société Omnium traitement et valorisation, du groupe Véolia, pour recréer une station d’une capacité de 61 500 équivalents-habitants, répartis entre ­Sarreguemines, Grosbliederstroff, les communes du Strichbach et de la Blies et six communes allemandes des alentours de Kleinblitterstroff.


Objectif : zéro nuisance

Un phasage a permis de construire une nouvelle usine de traitement à côté de l’ancienne, puis d’y faire basculer les effluents à la fin de 2003. L’ancienne station a été vidangée et ­détruite, à l’exception du clarificateur, converti en bassin d’orage pour le nouvel équipement. Les communes mettent à présent en conformité leurs conduits de raccordement. Les communes allemandes, qui regroupent 11 000 habitants, sont autorisées à déverser, au maximum, 82 litres à la seconde, via un collecteur transfrontalier de 5 kilomètres.

Compact et entièrement désodorisé, le nouveau complexe comporte trois comptages d’eau brute, quatre dégrilleurs, deux dessableurs-déshuileurs et un ouvrage de répartition entre deux décanteurs lamellaires installés en parallèle, pour traiter la pollution décantable. A ce stade, un traitement biologique ­secondaire entre en oeuvre pour éliminer les pollutions carbonées azotées. Le filtrage s’effectue sur une culture de bactéries sur des billes de polystyrène fixées sur sept cellules de 84 m2. Troisième phase : deux décanteurs lamellaires à flocs, lestés par ­microsables, assurent le traitement du phosphore et l’abattement des matières en suspension résiduelles. Après traitement, les eaux sont rejetées vers la Sarre.

Le procédé permet beaucoup de souplesse et de réactivité. Nous mesurons en permanence le carbone organique total entrant, de manière à ajuster l’aération et le nombre de biofiltres nécessaires.

Serge Folegnani, directeur de l'agence Véolia

Les boues, émanant des trois étapes du traitement, passent à leur tour dans une filière d’épuration située sur le même site. Un décanteur ­lamellaire identique aux deux précédents traite les eaux de lavage, puis un épaississeur circulaire de 17 m de diamètre concentre les boues à plus de 40 g/litre. Un ­digesteur anaérobie de 3 260 m3 accueille les boues, ­durant vingt jours, à une température de 35° pour ­réduire de moitié leur teneur en matière volatile.

Traitement sophistiqué. Un ouvrage tampon de 490 m3 stocke ensuite les boues, avant l’étape ­finale de déshydratation. Deux ­filtres-presses à plateaux, de 3 900 litres chacun, conduisent les boues à une siccité finale moyenne de 34 %. Un épisode de pollution aux PCB (*) sur le réseau a empêché, durant plusieurs mois, la valorisation de ces boues en compostage, mais les taux se rapprochent à présent de la norme.


Respect du cadre de vie

Implantée sur la même emprise que l’ancienne station d’épuration, qui présentait une capacité deux fois moindre, la station de Sarreguemines compte sur sa compacité pour réduire au maximum ses nuisances olfactives et sonores. Implanté en milieu urbain et transfrontalier, à proximité d’un centre commercial et d’une maison de retraite, l’équipement devait être silencieux. Placés dans des enceintes insonorisées, les compacteurs ne laissent filtrer aucun bruit. L’équipement est doté d’une désodorisation chimique assurée par une tour basique et une tour acide.


Fiche technique

  • Coût des travaux : 12,5 millions d’euros répartis entre l’EVS (2,24 millions), le syndicat mixte pour l’assainissement de la vallée du Strichbach et la communauté d’agglomération Sarre­guemines confluences(3 millions), l’agence de l’eau Rhin-Meuse (3,5 millions), le conseil général de la Moselle (1,3 million) et les fonds ­Interreg III (1 million).
  • Capacité de traitement : 35 000 m3/h.
  • Population desservie : 61 500 habitants, dont 36 000 à Sarreguemines et 11 000 au sein des dix communes allemandes.


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Pascale Braun

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