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Travaux hydrauliques souterrains de haute technicité

Chantier hors normes plus encore par sa complexité technique que par son montant global (11 millions d’euros), l’abaissement du seuil des eaux d’exhaures de Moyeuvre (Moselle) arrive à mi-parcours. Le chantier vise à mettre un terme aux inondations de caves dont sont victimes les habitants des quartiers bas de la ville depuis l’ennoyage des galeries de mines en 1998.

INGEROP-MoyeuvrePlacés sous la maîtrise d’œuvre du groupement Coyne&Bellier et Ingérop Grand Est, les travaux consistent à abaisser de 3 m le niveau d’un réservoir souterrain de 120 millions de m3. Une galerie de 25 m2 de section creusée dans le rocher sur 230 mètres de long doit permettre d’accéder à la nappe phréatique, tandis qu’un chenal de 470 mètres de long drainera quelque 16 millions de m3 jusqu’à l’Orne durant l’été.


Un canal sous un chemin de fer

L’entreprise GTS (Géotechnique et travaux spéciaux) basée à Saint-Priest (Rhône) a engagé de mai à octobre 2001 des travaux d’investigation subaquatique dans une ancienne galerie minière et construit un batardeau (barrage de béton) à 130 m de profondeur.

Ces travaux étaient indispensables pour éviter toute communication entre le nouveau tunnel et le lac souterrain situé 6 mètres plus haut.

Gérard Schlecht, directeur du département Infrastructures d’Ingérop Grand Est

En novembre 2001, le groupement Solétanche-Bachy – Grands travaux de Marseille (GTM) a lancé la construction du chenal souterrain, creusé à ciel ouvert puis remblayé sur deux m de hauteur. L’ouvrage, qui doit être livré fin juillet, comportait une difficulté majeure : le franchissement de la ligne SNCF Homécourt-Hagondange par un canal souterrain de 3 m de diamètre et de 45 m de longueur. Courant mars, l’entreprise CSM Bessac basée à Saint-Jory (Haute-Garonne) a réalisé en cinq jours le creusement de cette canalisation de 45 m linéaires grâce à un tunnelier à fonds pressurisé. Tenue de respecter un seuil de tolérance de 10 mm pour le tassement de la voie, l’entreprise est parvenue à maintenir une parfaite stabilité du terrain.


Le pompage commence en août

Chargée des travaux sous-terrains, la société Bec, originaire de Saint-Georges d’Orques (Hérault) a progressé de 50 m dans le creusement de la galerie. Début août, elle atteindra 123 m linéaires et parviendra au contact du lac souterrain. Une pompe d’une capacité de 4m3/seconde – un débit supérieur à celui de l’Orne en période d’étiage – entrera alors en action. La puissance de l’engin est telle qu’EDF a dû raccorder le site à une ligne de 20 000 volts. Pour placer la pompe, l’entreprise Durmeyer de Mittersheim (Moselle) a construit un puits blindé de 30 m de profondeur et de 1,5 m de diamètre reliant deux anciennes galeries. En un mois et demi, l’engin devra abaisser la nappe de 5 m (soit environ 16 millions de m3). Basée à Remiremont (Vosges), l’entreprise Viry a assuré la vantellerie et la mise en place des systèmes de vannes, batardeaux et sondes permettant de réguler les eaux du réservoir en cas de crue de l’Orne. Le pompage doit prendre fin en octobre 2002 pour laisser place à la seconde phase du chantier. D’ici à octobre 2003, Bec poursuivra sa progression dans la galerie, jusqu’au point de rejet des eaux d’exhaures.

Fiche technique

  • Maîtrise d’ouvrage : Direction régionale de l’Industrie, de la recherche et de l’environnement (Drire) de Lorraine
  • Conduite des travaux : Direction départementale de l’Equipement de la Moselle.
  • Maîtrise d’œuvre : groupement Coyne&Bellier et Ingérop Grand Est
  • Travaux préparatoire : GTS.
  • Travaux souterrains : Bec.
  • Construction du chenal : Solétanche-Bachy – GTM.
  • Passage sous la voie ferrée : CSM Bessac.
  • Puits blindé : Durmeyer.
  • Vantellerie : Viry
  • Calendrier : novembre 2001 – octobre 2003
  • Investissement : 11 millions d’euros


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Pascale Braun

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