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Plant Advanced Technologies cherche fortune dans les plantes à traire

Traire la plante au lieu de la couper pour en extraire indéfiniment ses molécules les plus précieuses : cette idée géniale a débouché en juillet 2005 sur la création de la société Plant Advanced Technologies (PAT) SAS.

Plant Advanced TechnologiesCette jeune pousse de 3 salariés, basée à Nancy, cultive une vingtaine d’espèces végétales en milieu liquide pour leur faire excréter des molécules bio-actives par les racines. La PME se positionne sur le créneau des plantes rares et protégées présentant en faible quantité des molécules du plus haut intérêt pour l’industrie pharmaceutique ou cosmétique.

Jean-Paul Fevre Plant Advanced TechnologiesLa technologie a fait ses preuves, mais nous sommes obligés de la revalider pour chaque espèce végétale que nous soumettent les industriels. Nous commercialisons pour l’instant de la R&D, mais nous devrions passer dès cette année en phase de pré-industrialisation et lancer la production à grande échelle en 2008.

Jean-Paul Fèvre, président de PAT SAS

Antioxydants, anticancéreux et autres tanins

Élaborée au terme d’une décennie de recherches conduites par l’équipe « Métabolites secondaires végétaux » du Laboratoire agronomie et environnement (LAE) de l’INPL-Inra, le procédé permet de préserver la plante utilisée en obtenant souvent en une seule traite autant de molécules qu’en la détruisant. Certaines stimulations chimiques ou électriques permettent de décupler leur sécrétion d’antioxydants, anticancéreux et autres tanins. Les chercheurs parviennent ensuite à récupérer entre 10 % et 80 % de ces molécules contenues dans les racines.

En triplant le nombre de molécules désirées, puis en en récupérant la moitié, on obtient l’équivalent de quinze récoltes en dix traites annuelles.

Jean-Paul Fèvre

L’étude de positionnement réalisée en 2003 insiste sur l’intérêt de cette technique dans le cadre des recherches sur les principes actifs des plantes protégées des zones intertropicales. Théoriquement plus efficace et moins coûteuse que la culture de cellules végétales en réacteur, la technique a convaincu plusieurs industriels, qui ont confié leurs recherches à PAT SAS sous contrat de confidentialité. Avec 110.000 euros de chiffre d’affaires en 2006 et un objectif de 300.000 euros en 2007, la PME, hébergée par l’Incubateur lorrain basé à Nancy, reste pour l’heure largement déficitaire. Mais une levée de fonds de « plusieurs millions d’euros » prévue cet été devrait lui permettre de récolter à court terme les fruits de sa trouvaille.


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Pascale Braun

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