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Milieux naturels Metz creuse une retenue géante pour protéger la rivière Seille

La régie de Metz métropole construit un bassin de retenue pour éviter les débordements d’eaux usées dans la Seille.

chantier-retenue-eau-mazelleVoici une trentaine d’années que Haganis, la régie de Metz métropole (Moselle), n’avait pas engagée de chantier d’une telle ampleur. Le bassin de retenue en cours de construction sur la place Mazelle, en bordure de la rivière Seille, présente une capacité de 8 500 m3, soit 30 mètres de diamètre et 17 mètres de profondeur, pour éviter le rejet d’eaux usées dans le milieu naturel, lors des orages.


Pose par microtunnelier.

Luc Allard HaganisL’ouvrage complète un programme engagé voici vingt ans pour reconquérir la qualité de l’eau dans cet affluent de la Moselle.

Luc Allard, directeur général de Haganis

Doté, à l’instar de la plupart des grandes villes, d’un réseau de collecte unitaire conçu au XIXesiècle, Metz a engagé, dans les années 90, la construction d’une dizaine de bassins et de déversoirs d’orage, de part et d’autre de la rivière.

Dix ans plus tard, la création du parc de Seille a donné libre cours à la rivière de coeur de ville. Depuis, la suppression des pesticides aux abords des berges a revivifié la faune et la flore aquatiques. Le bassin de retenue de la place Mazelle parachève la protection de la rivière et permettra à Metz d’anticiper la directive-cadre européenne, qui vise une bonne qualité écologique de l’eau à compter de 2015. Les travaux, d’un coût de 10 millions d’euros, ont débuté par le redimensionnement des collecteurs et la modification des déversoirs proches de la place, qui en constitue le centre de gravité naturel. Le chantier s’est poursuivi par le creusement d’un nouveau collecteur sous la Seille et sous les voies ferrées à 14 mètres de profondeur. Posé par microtunnelier, l’ouvrage de 255 mètres de longueur dessert deux nouveaux puits d’entrée et de sortie.

Le dispositif débouchera, à compter de janvier, sur l’énorme bassin de retenue de la place Mazelle. Les travaux, réalisés à 65 %, ont progressé au rythme des fouilles archéologiques préventives. De nombreux détritus témoignent de la présence d’un dépotoir aux alentours du IIesiècle.

Fixé par 95 micropieux enfoncés à 16 mètres dans les profondeurs rocheuses, l’ouvrage repose sur une assiette de béton de 1 mètre d’épaisseur constituée de 80 tonnes d’acier et 600 tonnes de béton. Les parois moulées directement dans le sol sont lissées par projection et enduites manuellement afin de ne pas donner prise aux graisses. Au centre de l’ouvrage, une soupape fonctionne à l’instar d’une chasse d’eau.


Pas de nuisances olfactives.

Lors des travaux d’entretien, le réservoir cylindrique se vide brusquement, créant une vague circulaire qui cure la vase. Un système d’aspiration et de filtration par charbons actifs élimine les nuisances olfactives. Deux cages de remplissage équipées de paliers rompent la dynamique de l’eau, dont la chute directe, sur 14 mètres de hauteur, pourrait endommager le fond. Les locaux seront fermés par une porte blindée étanche. Quatre piliers retiendront la dalle de fermeture, solide couvercle dont l’épaisseur variera entre 1,10 et 1,40 mètre. L’immense retenue d’eau disparaîtra ainsi de la vue des passants.


Avis d’expert

« La pose du radier a constitué l’étape la plus compliquée »

Le chantier se déroule conformément à nos prévisions. La pose du radier a constitué l’étape la plus difficile, avec la pose des micropieux et l’assemblage des éléments de précoffrage. Une grue a déposé une pelle au fond de la cavité et approvisionne le chantier à 18 mètres de profondeur. Nous avons utilisé de la bentonite d’argile pour absorber l’eau au fond du bassin. Le chantier se trouve à présent isolé du reste du réseau, parfaitement étanche et sec. Une vingtaine d’ouvriers y travaillent tous les jours. Les travaux devraient s’achever en décembre. Il faudra alors deux mois pour mettre le système en fonction.

Dominique Fabre, chef de projet

Fiche technique

  • 13 000 m3 de terre extraite
  • 4 500 m3 de béton.
  • 500 tonnes d’acier.
  • Maîtrise d’ouvrage : Haganis.
  • Entreprises : Spie Batignolles Est et le groupement Sogea – CSM Bessac – GTM – Sogea Est.
  • Durée des travaux : deux ans.
  • Montant de l’opération : 10 millions d’euros, avec le soutien financier de l’agence de l’eau Rhin Meuse.

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Pascale Braun

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