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Le Petit-Quevilly : un cheval et des hommes

Les services techniques municipaux du Petit-Quevilly (22 720 hab., Seine-Maritime) intègrent un cheval dans l’équipe voirie-propreté et créent deux emplois-jeunes inédits de cochers de ville.

Cette initiative présente un intérêt et allie l’utile à l’agréable. Banquise, notre jument percheronne âgée de neuf ans, assure avec ses deux équipiers, sans polluer et sans bruit désagréable, les mêmes fonctions qu’une équipe motorisée. Elle sert à effectuer l’entretien des rues, des aires de jeux, le ramassage des corbeilles à papier, des feuilles mortes, et le nettoyage des places de marché. Si ce moyen s’avère relativement lent, cet inconvénient est largement compensé par son caractère écologique et son impact social positif.

Thierry Lebaron, chef de régie, responsable du service voirie-propreté du Petit-Quevilly

ChevalEn effet, outre la création de deux emplois-jeunes labellisés « cocher de ville » au sein de l’unité voirie-propreté, le caractère convivial de la présence de Banquise offre une image apaisante dans la cité.

Une image fédératrice pour la communauté, car les habitants ont le sentiment qu’elle appartient à tous. D’ailleurs, pour éviter toute discrimination, elle passe, à l’occasion de ses six tournées hebdomadaires, dans l’ensemble des quartiers de la commune.

Thierry Lebaron


Des emplois-jeunes durables

Evocatrice du passé pour les anciens, de la nature pour beaucoup, et attractive pour les plus jeunes, Banquise n’a pas été choisie au hasard. La municipalité l’a sélectionnée puis achetée 18 000 francs dans une ferme de la Manche, sous réserve d’un essai de trois mois, pour s’assurer de ses réelles aptitudes au travail en ville. La mairie a également acheté et fait adapter par l’atelier technique municipal une carriole (8000 francs) pour le transport des déchets. Parallèlement, elle a embauché deux titulaires d’un CAP de palefrenier-soigneur pour en faire des cochers de ville et conduire l’animal. Ces derniers s’en occupent à plein temps : ils le soignent, viennent le chercher et le ramènent quotidiennement dans le centre équestre où il a pris pension (2000 francs mensuels, frais de vétérinaires compris). Afin de rendre l’équipage homogène et fiable, les deux palefreniers ont accompli un premier stage de quinze jours avec la jument dans une ferme équestre.

Nous avons voulu nous assurer d’une entente parfaite entre le cheval et ses compagnons pour prévenir au maximum les accidents. Dans une cité très urbanisée où l’habitat vertical, la population et le trafic automobile sont très denses, de nombreux risques existent. Nous devons envisager tous les cas de figure d’incident.

Thierry Lebaron

Une seconde session identique à la première est d’ailleurs prévue pour peaufiner les relations entre les postillons et Banquise. Il s’agit d’améliorer son écoute, sa maniabilité, et la capacité de réponse de l’équipe face aux différentes situations possibles, afin de pérenniser l’initiative en toute sécurité.


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Pascale Braun

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