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La base aérienne 128 en renfort du Sdis de Moselle

Les soixante pompiers de la base aérienne de Metz-Frescaty vont être formés par le centre d’intervention et de secours de Montigny-lès-Metz. Il s’agit d’une coopération inédite entre pompiers militaires et civils.

Sdis-de-Moselle base aérienne 128Longuement mûrie, une conven­tion de formation et de coopération unit la base aérienne 128 de Metz-Frescaty (BA 128) et le service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de la Moselle, depuis le 20 décembre dernier.

Issus de la base aérienne de Cazaux (Gironde), où ils se sont spécialisés dans les secours, les feux urbains et les accidents aériens, les soixante pompiers militaires de la BA 128 compléteront leur formation à raison de quatre jours par personne et par an.

Les accidents aériens et les incendies sont fort rares dans nos installations. Nos pompiers s’entraînent quotidiennement, mais ils n’ont guère la pratique du terrain. La coopération avec le Sdis renforcera leurs acquis professionnels tout en constituant un renfort pour les pompiers civils.

le ­colonel Jean-Pierre Serra, qui commande la BA 128

Dès février, les hommes de la BA 128 participeront aux gardes journalières : deux stagiaires par jour, soit 240 journées de stage réparties sur un an. Les militaires participeront également aux manoeuvres, par groupe de cinq, à raison de deux séances par personne et par an. Ces stages, qui complètent la formation de base de six semaines dispensée à Cazaux, comptent pour la validation des acquis professionnels des militaires techniciens de l’air. Ils facilitent, le cas échéant, leur recrutement en tant que pompiers professionnels à l’issue de leur contrat.

Inscrite dans le cadre des missions de service public de l’armée de l’air, la convention constitue également un atout en terme de sécurité civile.

En cas d’accident majeur, les pompiers de l’armée de l’air proposeront leurs services et les secours seront d’autant plus efficaces que les hommes auront appris à travailler ensemble.

le ­colonel Jean-Pierre Serra

Ce souci d’efficacité a conduit la préfecture de la Moselle à organiser, en mai 2004, un « plan rouge » simulant un crash aérien afin de tester les chaînes de commandement militaires et civiles.

Ancienne coopération. A l’étude depuis plusieurs mois, la convention liant la BA 128 au Sdis 57 s’appuie sur une coopération ancrée de longue date entre les deux entités.

colonel Bernard FranozUne trentaine de pompiers militaires sont déjà bénévoles au Sdis. Leur intégration aux effectifs civils s’en trouve considérablement facilitée. Nous avons, par ailleurs, recruté au cours des dernières années une trentaine d’anciens pompiers de la BA 128. La démarche novatrice que nous engageons aujourd’hui contribuera à fidéliser le personnel ­militaire.

le colonel Bernard Franoz, colonel du Sdis de la Moselle

Le centre opérationnel de ­Montigny-lès-Metz, qui compte soixante-dix pompiers – dont dix professionnels – pour une population de 69 000 habitants, profite d’un renfort équivalant à un temps plein. Conclue pour une durée d’un an renouvelable, la convention place les hommes de la BA 128 sous les ordres du chef de centre des pompiers. Ils restent néanmoins en position d’activité militaire et conservent à ce titre leur couverture sociale.

La question de la protection juridique des militaires a demandé une étude approfondie avant d’être ratifiée par l’ensemble des partenaires du projet – et notamment par l’Etat major de la région aérienne Nord. La signature de la convention a ainsi connu certaines lenteurs, mais le soin qui y a été apporté garantit sa pérennité.

le colonel Serra

Témoignage

« Familiariser les militaires aux matériels civils »

Les militaires de la base aérienne 128 déjà immatriculés en tant que bénévoles seront titularisés dès leur arrivée. Les autres interviendront en doublure sur les véhicules et seront familiarisés progressivement aux engins – grande échelle, lots de sauvetage et moyens aériens – propres aux pompiers civils. Nous nous efforcerons de faire coïncider les disponibilités des militaires avec nos propres heures de pointe. Nous privilégierons certains créneaux horaires, tels que le début de la matinée et la fin de l’après-midi, lorsque nos interventions sont les plus nombreuses. Nos besoins en personnel varient également en fonction des saisons. Mais nous devrons nous adapter aux impératifs des militaires, qui sont susceptibles de partir en mission du jour au lendemain, parfois pour plusieurs mois.

Capitaine Gilbert Greiner, chef de centre d'intervention


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Pascale Braun

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