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En Lorraine, un exemple d’adaptation de la Sofirem

Dans le bassin houiller lorrain, la Sofirem entame la troisième phase de la reconversion. La prochaine implantation des call-centers allemands confirmera l’orientation tertiaire des anciens sites miniers.

call-centersLa Sofirem en Lorraine ne se confond plus avec l’aide aux investissements industriels. Depuis décembre 1998, le secrétariat d’Etat à l’Industrie l’autorise à soutenir également les projets tertiaires liés à l’industrie. La logistique et les call-centers manifestent un intérêt croissant pour le bassin houiller en reconversion. En un an, la Sofirem a ainsi pu accompagner l’implantation d’Egerland, spécialiste allemand du transport et de la réparation de véhicules, qui a créé 120 emplois à Forbach, l’extension du logisticien belge Katoen Natie à Farébersviller et le rachat par Sotrans d’une plate-forme logistique de 22.500 m2 dans la commune de Valmont.

Les traditionnelles qualités prêtées aux salariés locaux (« bosseurs et bilingues ») continuent de surcroît à séduire les investisseurs allemands qui assurent, depuis trente ans, la plus grande part de la reconversion du bassin houiller lorrain. L’implantation attendue de deux call-centers d’origine allemande à Forbach valorisera une nouvelle fois une main-d’oeuvre germanophone habituée au travail posté sur 24 heures, indispensable pour les services de hot-line.

Les call-centers représentent un axe de développement important pour l’est mosellan : même si tous les habitants du bassin ne parlent pas allemand, il est toujours possible d’embaucher un salarié de langue maternelle allemande juste de l’autre côté de la frontière.

Henri Mertz, directeur de l'antenne mosellane de la Sofirem

D’ici à l’an prochain, les call-centers pourraient créer 200 emplois dans le bassin houiller. En décembre 1998, le secrétaire d’Etat à l’Industrie a autorisé la Sofirem à soutenir l’orientation vers le secteur tertiaire. Cela constitue la troisième phase de reconversion du bassin houiller, qui présentait voici trente ans toutes les caractéristiques de la mono-industrie d’extraction charbonnière. De 1973 à 1980, une première vague d’investisseurs, majoritairement allemands, ont créé quelque 10.000 emplois dans l’industrie de transformation. A compter de 1985, une deuxième phase de réindustrialisation, accompagnant la fermeture annoncée des Houillères du Bassin de Lorraine (HBL), permet d’accueillir de nouveaux investissements essentiellement spécialisés dans l’équipement automobile. De 1984 à 1999, la Sofirem aura contribué à la création de 24.000 emplois, résorbant ainsi – sur le papier du moins – les pertes d’effectifs des HBL, qui se montaient à 24.600 salariés en 1984.

La Sofirem forme un rouage complémentaire aux aides directes qui peuvent atteindre jusqu’à 17 % de l’investissement : prêts participatifs à taux avantageux et à remboursement différé, voire, plus rarement, participation temporaire au capital, constituent ses formes d’intervention. L’antenne mosellane peut aussi jouer le rôle d’accompagnateur du projet, en accord avec les autres prospecteurs que sont la région Lorraine, la Datar, le Comité d’expansion de la Moselle, les collectivités locales et le service industrialisation des Houillères. Elle travaille aussi en lien avec l’antenne de Francfort.

Le bassin houiller s’attache à présent à remédier à son déficit chronique en matière d’enseignement supérieur. Forbach accueille depuis 1999 une antenne spécialisée de la section génie mécanique et productique de l’IUT de Metz et un laboratoire de prototypes destiné à des étudiants issus de l’Ecole nationale des ingénieurs de Metz (Enim). Le district de Freyming-Merlebach monte quant à lui un centre de formation pour apprentis et adultes dans la perspective de l’ouverture, prévue fin 2001, de l’usine de verre des groupes britannique Pilkington et allemand Interpane.


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Pascale Braun

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