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Déchets industriels ou matériaux nobles ?

Longtemps considérés comme des déchets, ils ont été promus sous-produits, puis co-produits industriels, et revendiquent aujourd’hui leurs lettres de noblesse : schistes, cendres et laitiers représentent  en Lorraine 20 % des matériaux de construction.

AfocoOrganisé à Yutz (Moselle) par l’association française des opérateurs sur co-produits industriels (Afoco), un colloque national a réuni mi-mars une centaine de participants venus débattre des usages potentiels de ces matériaux et des réticences qu’ils continuent à susciter.


Une région pilote

La Lorraine s’est engagée de longue date dans la valorisation de ses propres co-produits industriels. La Société lorraine d’agrégats (Slag), basée à Thionville (Moselle), exploite depuis 2002 le crassier sidérurgique d’Auboué (Meurthe-et-Moselle). A Freyming-Merlebach (Moselle), Solodet extrait chaque année du crassier charbonnier de Sainte-Fontaine 550 000 tonnes de schiste valorisé en couches de stabilisation pour routes et terrains de sport. Certifiée Iso 14 0001, Eurogranulats, basée à Hauconcourt (Moselle) tire du terril de Schoeneck 250 000 tonnes de laitier LD par an.

Marc-Blanc-UnicemDevenus indispensables, les laitiers entrent aujourd’hui dans la composition des bétons hydrauliques et bitumineux et constituent une alternative précieuse aux alluvionnaires en voie d’extinction », souligne Marc Blanc, président de l’Union nationale des industries des carrières et matériaux de construction (Unicem) de Lorraine.

Marc Blanc, président de l’Union nationale des industries des carrières et matériaux de construction (Unicem) de Lorraine

Les cendres issues de la centrale thermique de Richemont (Moselle) ont effectué cet hiver une entrée remarquée dans la catégorie des matériaux nobles lors de leur utilisation pour combler la cavité minière de Thil (Meurthe-et-Moselle), située en pleine zone de captage.

D’une performance avérée, les co-produits industriels font encore l’objet de suspicion.

Les collectivités locales, qui constituent 70 % de notre clientèle, doivent s’impliquer et accepter des expérimentations de remblais avec de nouveaux matériaux tels les cendres ou les pneus.

Alain Desvaux, président du syndicat professionnel régional de l’industrie routière

Maire de Yutz et vice-président du conseil général de la Moselle, Patrick Weiten compte sur la décentralisation pour favoriser l’ouverture de chantiers expérimentaux.

Patrick-WeitenLes collectivités deviennent décisionnaires tant pour la mise en oeuvre des infrastructures que pour les choix technologiques qui s’y rapportent. Nous sommes ouverts à l’expérimentation et nous avons besoin des producteurs et des entreprises pour les valider.

Patrick Weiten


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Pascale Braun

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