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Chaussure · Les salariés de Bata entérinent le plan social

Le groupe a débloqué 43 millions de francs pour un plan social jugé « correct » par les syndicats. 500 lettres de licenciement partiront d’ici au 26 décembre.

Bata-conflitL’intersyndicale CFDT-CGT-CGC de l’usine Bata d’Hellocourt (Moselle) a paraphé hier matin l’accord final sur le social qui prévoit 530 licenciements. Attendues depuis le mois de juin, les négociations se seront déroulées en deux jours dont une nuit blanche, du 13 au 14 décembre, pour parvenir à des mesures jugées « correctes » par l’intersyndicale. Le plan prévoit 60 départs en retraite anticipée et 200 congés de conversion, dont 150 seront réservés aux salariés âgés de plus de quarante-cinq ans. Les salariés licenciés percevront une prime pour préjudice moral variant entre 10.000 francs (1.524 euros) et 100.000 francs (15.449 euros) en fonction de leur ancienneté. Les lettres de licenciement parviendront aux salariés durant leurs congés de Noël, le 26 décembre constituant la date butoir.

Le groupe Bata, qui prévoyait initialement une enveloppe de 5,34 millions d’euros pour accompagner les licenciements, a finalement porté sa contribution à près de 7,62 millions de francs). L’Etat s’engage à hauteur de 2,3 millions d’euros dans le financement des départs en préretraite et des congés de conversion.

Laurent PateAprès six mois de tensions croissantes, les deux parties avaient conscience d’être parvenues à un point de rupture. Faute d’accord, la situation serait devenue incontrôlable.

Laurent Paté, avocat du comité d'entreprise de Bata

« Nous tournons la page. »

L’intersyndicale, qui avait fait appel du jugement entérinant la reprise du site par Jean-Michel Werling, s’est désistée. En contrepartie, la direction du site a abandonné les plaintes lancées contre les auteurs de dégradations dans plusieurs points de vente, dans un accord appelé à rester confidentiel.

Nous avons fait le maximum pour obtenir un accord acceptable. Nous tournons la page pour entrer dans une phased’accompagnement.

Claudette Humbert-Mulas, inspectrice générale chargée par Christian Pierret, de veiller à la revitalisation des bassins d'emploi de Sarrebourg et de Lunéville (Meurthe-et-Moselle)

Sa tâche consiste dorénavant à coordonner les initiatives de la cellule de reclassement au cours des quinze prochains mois.

Je compte interpeller le conseil général pour favoriser le développement endogène du bassin. Les entreprises locales ont besoin de locaux et d’aides pour se développer et recruter. L’affectation des locaux inutilisés de Bata constitue également une priorité.

Claudette Humbert-Mulas

Anita-Marchal-BataNous sommes parvenus à éviter la liquidations pure et simple du site et avons obtenu un plan social correct. Nous avons surtout découvert la chaleur humaine, la solidarité et la dignité de la lutte.

Aniita Marchal, porte-parole de l'intersyndicale, dans la cantine de l'entreprise où les salariés se regroupaient pour la dernière fois


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Pascale Braun

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