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Algérie Eau – De l’or noir pour payer l’or bleu

Dès 2006, l’eau potable de la capitale sera gérée par Suez, qui a décroché un contrat de 120 millions d’euros pour moderniser le réseau.

Algérie EauSortant de pénuries sévères, l’Algérie lance un vaste programme d’approvisionnement en eau potable.Le gouvernement ouvre le secteur aux opérateurs internationaux.


Convertir l’or noir en eau potable

Telle est l’aspiration des Algériens, qui ont débuté le troisième millénaire en tendant des bâches pour recueillir l’eau de pluie ou en plaçant des bassines sous les robinets dans l’espoir de recueillir un hypothétique filet d’eau. L’approvisionnement en eau potable constitue l’un des challenges du gouvernement, qui consacrera 4,5 milliards de dollars par an durant quatre ans au renforcement de son secteur hydraulique. Directeur de l’Agence nationale des barrages et transferts, Abdennacer Kalli a confirmé fin novembre la mise en service, d’ici à 2007, de trois barrages d’une capacité de 50 millions de mètres cubes chacun. Le barrage de Taskebt, réalisé par le canadien SNC Lavalin, doit permettre de desservir Alger et la Kabylie pour un montant de 500 millions de dollars. Les espagnols Peri et Dragados construisent à Beni Haroun, à la frontière tunisienne, un barrage de 120 mètres de hauteur pour alimenter l’est du pays. En cours d’attribution, le projet de transfert MOA (Mostaganem, Arzew et Oran) doit garantir à la région d’Oran un volume annuel de 115 millions de mètres cubes.


Un défi technique

Outre les barrages, dix stations de dessalement d’eau de mer doivent sécuriser l’approvisionnement des villes côtières d’ici à 2009. La société commune entre General Electrics et Algerian Energy Compagny a annoncé en juin dernier la construction de la plus grande station de dessalement d’Afrique à Hamma. Le projet, d’un montant de 200 millions de dollars, doit fournir jusqu’à 200.000 mètres cubes d’eau par jour à la région d’Alger. L’alimentation des grandes agglomérations constitue également un défi technique et commercial.

Jean-Luc LafargueNous avons essuyé les plâtres en réalisant, à compter de 2001, la réhabilitation du réseau d’eau potable d’Alger.

Jean-Luc Lafargue, chef de projet du groupement Société des Eaux de Marseille (Sem)-BRLI

En cours d’achèvement, le contrat d’un montant de 27 millions d’euros a permis de modéliser les quelque 3.900 kilomètres de réseaux de la capitale, de réduire de moitié les fuites sur le réseau ouest et de créer la première agence commerciale pilote. Dès l’an prochain, l’eau potable de la capitale sera gérée par Suez, qui a décroché en novembre dernier un contrat de 120 millions d’euros pour moderniser le réseau. La SEM, associée à Sogreah et au chinois Geo Ingeneering, engage à présent la réhabilitation du réseau de Constantine pour un montant de 52 millions d’euros.


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Pascale Braun

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