L’énergie est notre avenir, décuplons-la ! Plus proches et plus pérennes que les nappes de gaz et les puits de pétrole, les gisements de biomasse abondent. La Grande Région compte sur son territoire deux démonstrations magistrales du bon usage des déchets fermentescibles ménagers et agricoles, des débris de bois et des résidus de tonte.

À Forbach, le Syndicat mixte de transport et de traitement des déchets de l’Est mosellan (Sydème) focalise l’attention des collectivités de France entière grâce à son usine de méthanisation. Mûrement réfléchi durant une décennie, le projet Méthavalor relève du sans-faute. Portée par l’adhésion des citoyens et des collectivités, la collecte de déchets fermentescibles allège le coût de traitement des ordures, génère de nouvelles recettes et développe l’emploi. Les déchets se muent en combustibles et en carburant tandis que leurs résidus fertilisent les sols. Cette valorisation constitue un terreau fertile pour les idées nouvelles : Titulaire depuis fin novembre du prix « valorisation des biodéchets » du concours Vanapa, dédié à la valorisation non alimentaire des productions agricoles, la communauté d’agglomération de Forbach – Porte de France projette la création de fermes de miscanthus et envisage de coupler les développements de la biomasse aux recherches entreprises en matière d’hydrogène par le pôle Alphea.

Sous l’apparence d’une banale bourgade luxembourgeoise, le village de Beckerich donne à l’Europe entière une leçon d’indépendance énergétique. La commune de 2 400 habitants n’a guère d’autres ressources que ses champs et ses forêts. Sous l’impulsion d’un maire écologiste, la commune développe depuis un quart de siècle un modèle inédit. Une vingtaine d’agriculteurs ont investi dans une usine de méthanisation collective alimentée par leurs propres sous-produits végétaux et effluents d’élevage. Couplée à une chaufferie bois, l’installation alimente un réseau de chauffage urbain de 14 kilomètres – une gageure que seules les plus grandes collectivités françaises sont en mesure de relever -, assurant aux habitants une énergie pérenne à un coût inférieur à celui du fioul. La possibilité offerte aux citoyens d’investir dans des panneaux photovoltaïques posés sur des édifices publics, ainsi qu’un soutien aux travaux d’isolation dans l’habitat ancien, complète cette panoplie environnementale d’exception. Beckerich élargit à présent sa réflexion à la création d’une monnaie locale et transfrontalière. Visant à restituer aux citoyens les fruits de la finance, le becki apporte au pays des banques une touche d’utopie bienvenue.
Pascale Braun
À la tribune
À la Une
Le Grand Nancy raccorde trois chaufferies bois à une station de biomasse
La Gazette du 27 avril 2009
L’agglomération nancéienne remplace le fioul et le charbon par la biomasse.
Baisse de la facture
D’ici à la fin de l’année, trois chaufferies bois, respectivement implantées à Vandœuvre-lès-Nancy, sur le plateau de Haye et en centre-ville, prendront le relais d’anciennes installations fonctionnant au fioul ou au charbon. Alimentées par une station de biomasse mise en service en décembre, les trois installations alimenteront 25 000 foyers.
La belle énergie de la biomasse
Usine Nouvelle du 12 septembre 2013
Le Nord-Est a misé sur la biomasse forestière pour alimenter des chaufferies industrielles et collectives d’envergure, avant de s’inquiéter brusquement de l’accès à la ressource.
La biomasse lorraine flambe-t-elle ? Cofely Services inaugurera en octobre, à Forbach (Moselle), une centrale de cogénération d’une capacité de 24 MW thermiques et 6,4 MW électriques. Elle consommera chaque année 69 000 tonnes de rémanents de bois issus du massif forestier de l’est mosellan.
Indépendance énergétique : la leçon des Luxembourgeois
La Tribune du 9 novembre 2012
Dirigé depuis près de 25 ans par un maire écologiste, la commune luxembourgeoise de Beckerich fait figure de laboratoire européen de l’autonomie énergétique. La commune conjugue méthanisation, biomasse et énergie solaire pour valoriser ses propres ressources. Elle s’apprête à lancer une monnaie locale.
Aux confins du Luxembourg et de la Belgique, la discrète commune rurale de Beckerich n’en finit pas d’étonner ses voisins. Dirigée depuis un quart de siècle par le maire écologiste Camille Gira, la bourgade de 2300 habitants relève le pari de l’indépendance énergétique.
Le bassin houiller tire parti d’une nouvelle mine d’énergie
La Gazette du 20 août 2012
Les déchets fermentescibles alimentent une usine de méthanisation de grande capacité. Raccordée à GRDF depuis le printemps, l’installation mise en place par le syndicat mixte constitue un modèle d’économie circulaire.
Sept années se sont écoulées entre l’appel d’offres, lancé par la communauté d’agglomération de Forbach-Porte de France, et la mise en service de l’usine de méthanisation.
Forbach fait feu de tout bois à partir de ses déchets
La Tribune du 1er juin 2012
Grâce à la méthanisation, l’ancien bassin houiller de l’est mosellan parvient à convertir ses déchets ménagers en chaleur, en électricité et en carburant tout en diminuant le coût de la collecte.
Forbach n’a jamais eu de pétrole et. ne produit plus de charbon. Mais l’agglomération est-mosellane conduit dans l’ancien bassin minier l’expérience de méthanisation la plus aboutie de France.
Charles Stirnweiss, prophète des énergies futures
La Tribune du 6 septembre 2006
Confronté à l’après-charbon, le maire de Forbach expérimente la méthanisation. Élu atypique, ce pharmacien se passionne pour les énergies nouvelles.
En 1973, Charles Stirnweiss, alors jeune conseiller général réformateur de la Moselle, exprimait déjà cette conviction dans les colonnes de son journal de campagne, L’Avenir lorrain. Trois décennies plus tard, le maire de Forbach lance les appels d’offres de l’une des premières stations de méthanisation de France.
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L’énergie est le défi le plus important des trente prochaines années. Nous nous y préparons en valorisant les ressources de proximité, dans un esprit de cohérence et de souveraineté.
Le passage à la biomasse résulte à la fois d’une volonté politique et d’une opportunité unique. Toutes trois exploitées par Dalkia, nos anciennes chaudières au fioul et au charbon étaient obsolètes. En mutualisant les moyens, nous avons constitué un dispositif innovant et durable tout en obtenant une baisse moyenne cumulée de 21 % du coût du chauffage.
Certes, deux filières, le bois énergie et le bois industrie, sont susceptibles d’utiliser le même produit. Mais il y a de la place pour tout le monde, à condition d’anticiper les besoins et de structurer la filière.
La biomasse forestière n’est pas illimitée, mais elle est une belle ressource qui a apporté une bouffée d’oxygène à la filière bois. Elle contribue à créer et à maintenir l’emploi dans la région.
Les collectivités sont soucieuses de leur bilan carbone, mais elles n’ont pas pris la mesure de la valeur du gisement que représentent les accotements pour alimenter les unités de compostage, les usines de méthanisation et les chaufferies. Couplé à une benne, le VSV permet de récolter la matière à moindre coût et dans de bonnes conditions d’ergonomie et de sécurité.
Notre chaudière à cogénération présente un rendement exceptionnel de 82 % et dispose de systèmes de dépollution particulièrement performants.
Bien avant le charbon, la Lorraine trouvait dans ses ressources en bois le combustible nécessaire pour alimenter faïenceries et cristalleries. Aujourd’hui, nous allons démontrer la viabilité de nouvelles énergies telle la méthanisation : il est absurde de brûler de la matière biologique sans la valoriser.